
La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis exige désormais que son personnel chargé de l'application de la loi obtienne une approbation de haut niveau avant d'ouvrir des enquêtes formelles, selon des sources citées par ReutersCe changement de politique, mis en œuvre sous la nouvelle direction de la SEC, impose aux commissaires nommés politiquement d'autoriser les assignations à comparaître, les demandes de documents et les convocations à des témoignages, ce qui constitue un écart important par rapport aux procédures antérieures.
Modifications de la surveillance de la SEC en raison de changements de direction
Par le passé, les agents de la SEC avaient le pouvoir d'ouvrir des enquêtes de leur propre chef, mais les commissaires exerçaient toujours un contrôle de supervision. La stratégie de l'agence a toutefois changé en raison des récents changements de direction provoqués par le départ à la retraite du commissaire Jaime Lizárraga et de l'ancien président Gary Gensler. Mark Uyeda a été nommé président par intérim par le président Donald Trump, et la SEC compte désormais trois membres : Uyeda, Hester Peirce et Caroline Crenshaw.
Les réactions à la décision de consolider le pouvoir d’enquête ont été contradictoires. Tyler Warner, ancien consultant bancaire et analyste du marché des NFT, considère cette mesure comme une défense contre les « attaques malveillantes », ce qui implique que les commissaires examineront les cas de manière plus approfondie avant d’accorder leur approbation. Mais il a également souligné d’éventuels inconvénients, comme le retard dans la résolution de véritables affaires de fraude. Warner a déclaré : « Il est trop tôt pour dire que c’est positif ou négatif, [même si] je penche plutôt pour le positif »,
Inquiétudes concernant la prévention de la fraude et la lenteur des enquêtes
Sous la précédente administration de la SEC, les directeurs de l'application de la loi pouvaient approuver les enquêtes sans autorisation de niveau commissaire. On ne sait pas encore si la SEC a officiellement voté pour révoquer ce transfert d'autorité.
Les critiques affirment que la nouvelle approche pourrait faire obstacle à une action réglementaire rapide, même si le personnel de la SEC chargé de l’application de la loi est toujours autorisé à mener des enquêtes informelles, par exemple en demandant des informations sans l’autorisation du commissaire. Marc Fagel, un avocat à la retraite spécialisé dans les litiges en matière de valeurs mobilières et l’application de la loi par la SEC, s’est montré très critique à l’égard de ce changement, le décrivant comme un « pas en arrière ».
« Ayant été personnellement impliqué dans la démarche initiale visant à déléguer l’autorité de décision formelle, je peux dire qu’il s’agit d’une décision stupide qui ne fera que prolonger encore davantage les enquêtes déjà lentes. C’est une excellente nouvelle pour quiconque commet une fraude », a-t-il déclaré.